Compare Actigall (ursoïde) avec ses alternatives : efficacité, prix et effets secondaires
nov., 1 2025
Si vous avez été prescrit Actigall, vous savez probablement que c’est un médicament utilisé pour dissoudre les calculs biliaires ou traiter certaines maladies du foie. Mais vous vous demandez peut-être s’il existe d’autres options, moins chères, plus efficaces, ou mieux tolérées. La bonne nouvelle ? Oui, il y a des alternatives. La mauvaise ? Toutes ne sont pas adaptées à tout le monde. Voici ce que vous devez vraiment savoir.
Qu’est-ce qu’Actigall (ursoïde) ?
Actigall est la marque déposée de l’acide ursodéoxycholique, une substance naturelle que le foie produit en petite quantité. Il fonctionne en réduisant la production de cholestérol dans la bile et en dissolvant progressivement les calculs composés principalement de cholestérol.
Il est prescrit pour :
- Les calculs biliaires de cholestérol chez les patients qui ne veulent pas ou ne peuvent pas subir une chirurgie
- La cholestase gravidique (prurit pendant la grossesse)
- La choléstase chronique, comme dans la cirrhose biliaire primitive (PBC)
Le traitement prend des mois - parfois jusqu’à deux ans - pour être efficace. Il ne marche pas sur les calculs de pigments ou de calcium. Si vous avez un calcul de plus de 2 cm, Actigall est souvent inefficace.
Les principales alternatives à Actigall
Plusieurs options existent, mais elles ne sont pas interchangeables. Le choix dépend de votre diagnostic, de votre état de santé, et de vos objectifs.
1. Acide ursodéoxycholique générique
Le générique d’Actigall contient exactement la même substance active : l’acide ursodéoxycholique. La seule différence ? Le prix.
Actigall coûte en moyenne 250 € pour un mois de traitement à 500 mg deux fois par jour. Le générique, lui, coûte entre 60 € et 100 €. Les études de l’ANSM et de la FDA confirment qu’ils ont la même efficacité et le même profil de sécurité.
Les patients qui ont switché du générique à Actigall n’ont pas rapporté de différence dans les symptômes ou les effets secondaires. Pour la plupart, le générique est la meilleure option - sauf si vous avez une réaction allergique à un excipient spécifique.
2. Chirurgie de la vésicule biliaire (cholécystectomie)
La chirurgie est la solution la plus rapide et la plus définitive. Elle retire la vésicule biliaire entière, éliminant ainsi toute possibilité de nouveaux calculs.
Elle est recommandée si :
- Les calculs sont nombreux ou gros (plus de 1,5 cm)
- Vous avez eu des crises de colique biliaire répétées
- Vous avez une inflammation de la vésicule (cholécystite)
- Vous êtes en surpoids ou diabétique - les risques de complications sont plus élevés
La cholécystectomie est désormais une intervention mini-invasive, réalisée en ambulatoire dans 80 % des cas. La récupération prend 1 à 2 semaines. Après l’opération, la plupart des gens ne remarquent aucune différence dans leur digestion.
3. Chenodiol (Chenix)
Le chénodiol est un autre acide biliaire, plus ancien que l’acide ursodéoxycholique. Il a été utilisé dans les années 1980 pour dissoudre les calculs.
Il est moins utilisé aujourd’hui parce qu’il a plus d’effets secondaires : diarrhée sévère, augmentation des enzymes hépatiques, et risque accru de calcification des calculs.
Il n’est plus commercialisé en France et en Europe de l’Ouest. Il existe encore aux États-Unis, mais seulement sous forme de générique et rarement prescrit. Il ne doit pas être utilisé en parallèle avec Actigall.
4. Lithotripsie extracorporelle (onde de choc)
Cette méthode utilise des ondes sonores pour briser les calculs en morceaux plus petits, facilitant leur expulsion naturelle.
Elle est rarement utilisée aujourd’hui, car elle n’est efficace que dans 30 à 40 % des cas, et seulement pour les calculs de moins de 2 cm, sans calcification. Elle nécessite souvent un traitement complémentaire avec Actigall ou un autre acide biliaire pour dissoudre les fragments.
Elle est coûteuse, peu disponible, et n’est pas remboursée dans la plupart des pays européens. Son utilisation est limitée à des cas très spécifiques dans des centres spécialisés.
5. Changements alimentaires et compléments naturels
Beaucoup cherchent des solutions « naturelles » : jus de citron, huile d’olive, curcuma, artichaut, etc. Aucune étude scientifique de qualité ne prouve qu’ils dissolvent les calculs.
Par contre, une alimentation équilibrée peut aider à prévenir la formation de nouveaux calculs :
- Éviter les régimes très riches en graisses saturées
- Maintenir un poids stable (les pertes de poids rapides augmentent le risque)
- Consommer suffisamment de fibres (légumes, céréales complètes)
- Boire au moins 1,5 litre d’eau par jour
Le curcuma et l’artichaut peuvent soutenir la fonction hépatique, mais ils ne remplacent pas un traitement médical. Ne les utilisez pas comme alternative à Actigall sans avis médical.
Comparaison directe : Actigall vs alternatives
| Option | Efficacité | Temps d’action | Cout mensuel moyen | Effets secondaires | Convient aux gros calculs ? |
|---|---|---|---|---|---|
| Actigall (acide ursodéoxycholique) | Élevée (60-80 % pour les petits calculs) | 6 à 24 mois | 250 € | Diarrhée légère, ballonnements | Non |
| Acide ursodéoxycholique générique | Élevée (identique à Actigall) | 6 à 24 mois | 60-100 € | Diarrhée légère, ballonnements | Non |
| Cholécystectomie (chirurgie) | Quasi 100 % | Immédiat | 1 500-3 000 € (remboursé en grande partie) | Rare : infection, lésion du canal biliaire | Oui |
| Chénodiol | Moyenne (moins efficace) | 6 à 18 mois | Non disponible en Europe | Diarrhée sévère, toxicité hépatique | Non |
| Lithotripsie | Faible à modérée (30-40 %) | 1 à 3 mois (avec médicaments) | 1 000-2 500 € (souvent non remboursé) | Douleur, saignements, calculs résiduels | Non |
| Compléments naturels | Aucune preuve scientifique | Indéterminé | 10-50 € | Peu, mais risque d’interactions | Non |
Quand choisir Actigall plutôt qu’une autre option ?
Actigall (ou son générique) est le meilleur choix si :
- Vos calculs sont petits (moins de 1 cm) et composés de cholestérol (vérifié par scanner)
- Vous ne voulez pas de chirurgie
- Vous êtes en bonne santé générale, sans maladie du foie avancée
- Vous êtes prêt à prendre le médicament pendant des mois, voire des années
La chirurgie est préférable si :
- Vous avez déjà eu des crises douloureuses
- Vous avez des calculs récurrents
- Vous êtes en surpoids ou diabétique
- Vous voulez une solution définitive
Les alternatives comme le chénodiol ou la lithotripsie sont presque obsolètes. Les compléments naturels ne sont pas des traitements, mais peuvent soutenir votre santé globale si vous les utilisez avec prudence.
Erreurs courantes à éviter
Beaucoup de patients font des choix qui les mettent en danger :
- Arrêter Actigall trop tôt : Si vous arrêtez après 3 mois parce que vous ne voyez pas de changement, vous perdez tout le bénéfice. Le traitement prend du temps.
- Prendre des compléments sans parler à votre médecin : Certains, comme le curcuma ou l’artichaut, peuvent interagir avec les médicaments du foie.
- Créer un régime très faible en graisses : Cela augmente le risque de formation de calculs. Le foie a besoin de graisses pour produire de la bile.
- Attendre une crise pour agir : Une colique biliaire peut devenir une infection grave. Ne laissez pas la douleur décider pour vous.
Que faire maintenant ?
Ne prenez pas de décision seule. Parlez à votre médecin ou à un hépatologue. Apportez :
- Vos examens d’imagerie (échographie, scanner, IRM)
- La liste de vos médicaments actuels
- Vos questions sur le coût, la durée, et les effets secondaires
Vous avez le droit de demander une seconde opinion. Vous avez aussi le droit de choisir le traitement qui correspond à votre mode de vie, pas seulement à la fiche technique.
Actigall n’est pas la seule solution. Mais c’est souvent la meilleure solution pour ceux qui veulent éviter la chirurgie - à condition de le prendre correctement et de ne pas le confondre avec des remèdes non prouvés.
Actigall et son générique, c’est vraiment la même chose ?
Oui. Le générique contient exactement le même principe actif, à la même dose, dans la même forme (gélules). Les différences ne concernent que les excipients (colorants, liants), qui n’affectent pas l’efficacité. Les autorités sanitaires européennes exigent que les génériques soient bioéquivalents à 90-110 % du médicament d’origine. Des études sur des milliers de patients confirment qu’il n’y a aucune différence clinique.
Puis-je prendre Actigall pendant la grossesse ?
Oui, mais uniquement pour traiter la cholestase gravidique, une affection qui provoque un prurit intense. L’acide ursodéoxycholique est classé catégorie B par la FDA : aucun risque démontré chez l’humain. Il est souvent prescrit en deuxième intention si les traitements de première ligne (comme le cholestyramine) ne suffisent pas. Il ne doit pas être utilisé pour dissoudre des calculs pendant la grossesse.
Quels aliments dois-je éviter si je prends Actigall ?
Évitez les aliments très gras, frits ou ultra-transformés, car ils peuvent aggraver la digestion et augmenter la production de cholestérol dans la bile. Privilégiez les graisses saines (huile d’olive, avocat, noix) et les fibres solubles (avoine, légumineuses, pommes). Ne jeûnez pas et ne perdez pas plus de 1,5 kg par semaine - une perte de poids rapide augmente le risque de former de nouveaux calculs.
Actigall peut-il endommager le foie ?
Non, au contraire. Actigall est utilisé pour protéger le foie dans des maladies comme la cirrhose biliaire primitive. Il réduit la toxicité de la bile et diminue l’inflammation. Dans de rares cas, il peut provoquer une élévation modérée des enzymes hépatiques, mais cela est généralement réversible. Un bilan hépatique est recommandé tous les 6 mois pendant le traitement.
Combien de temps faut-il prendre Actigall pour voir des résultats ?
Les premiers signes de réduction des calculs apparaissent généralement après 3 à 6 mois. La dissolution complète peut prendre jusqu’à 2 ans. Même si vous ne ressentez pas de douleur, il faut continuer le traitement. Arrêter trop tôt augmente le risque de récidive à plus de 50 % dans les 5 ans suivants.
Y a-t-il des interactions avec d’autres médicaments ?
Oui. Actigall peut réduire l’absorption des résines biliaires (comme la cholestyramine), des acides de bile, et des médicaments comme les statines ou les contraceptifs oraux. Il est recommandé de les prendre à au moins 2 heures d’intervalle. Informez toujours votre médecin de tous les médicaments, vitamines ou compléments que vous prenez.
Prochaines étapes
Si vous êtes en train de prendre Actigall, continuez, mais discutez avec votre médecin de la possibilité de passer au générique. Si vous avez des calculs et que vous n’êtes pas encore traité, demandez une échographie pour vérifier leur composition. Et si vous avez déjà eu une crise, la chirurgie est probablement la meilleure option à long terme.
Le traitement des calculs biliaires n’est pas une course. C’est une décision éclairée. Vous avez le droit de comprendre vos options. Et vous avez le droit de choisir celle qui vous convient le mieux - pas celle qui coûte le plus cher ou qui est la plus connue.