L'impact de l'azelastine sur la performance sportive

L'impact de l'azelastine sur la performance sportive oct., 20 2025

Si vous prenez de l’azelastine pour vos allergies et que vous vous entraînez régulièrement, vous vous êtes peut-être demandé : cette molécule ralentit-elle mes performances ? Est-ce que cette goutte nasale ou ce spray me rend plus fatigué pendant une séance de cardio ou une course en montagne ? La réponse n’est pas aussi simple qu’on le pense.

Qu’est-ce que l’azelastine ?

L’azelastine est un antihistaminique de deuxième génération, utilisé principalement sous forme de spray nasal ou de collyre pour traiter les symptômes des rhinites allergiques - nez qui coule, éternuements, démangeaisons nasales et yeux larmoyants. Contrairement aux antihistaminiques de première génération comme la diphenhydramine, qui traversent la barrière hémato-encéphalique et causent de la somnolence, l’azelastine agit localement. Elle est conçue pour rester dans les muqueuses nasales ou oculaires, avec une absorption systémique minimale.

Des études cliniques montrent qu’à la dose recommandée (deux pulvérisations par narine, deux fois par jour), la concentration plasmatique moyenne de l’azelastine est de moins de 1 ng/mL. Pour comparaison, les niveaux qui provoquent une somnolence avec les antihistaminiques anciens dépassent souvent 50 ng/mL. En d’autres termes, l’azelastine est bien plus ciblée et beaucoup moins susceptible d’affecter le système nerveux central.

Les effets sur la fatigue et la vigilance

Une étude publiée en 2023 dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology a suivi 120 sportifs adultes souffrant de rhinite allergique saisonnière. Tous ont reçu soit de l’azelastine, soit un placebo pendant deux semaines, avec des tests d’effort réalisés avant, pendant et après le traitement. Les résultats ? Aucune différence significative dans la fréquence cardiaque maximale, le temps jusqu’à l’épuisement ou la perception de l’effort (mesurée avec l’échelle de Borg).

Les participants ayant pris l’azelastine ont même signalé une légère amélioration de leur concentration pendant les exercices, probablement parce que leurs symptômes allergiques - nez bouché, toux, difficulté à respirer - étaient mieux contrôlés. Respirer facilement pendant un entraînement, c’est comme ajouter 5 % de puissance à vos poumons.

Un autre essai randomisé, mené sur des cyclistes professionnels en saison, a montré que l’azelastine n’altérait pas la capacité d’oxygénation musculaire, mesurée par la saturation en oxygène du sang (SpO₂) pendant un test de puissance maximale. Même les athlètes sensibles aux effets secondaires des médicaments n’ont pas rapporté de baisse d’énergie ou de somnolence diurne.

La respiration, le vrai ennemi de la performance

Le vrai problème pour les sportifs allergiques, ce n’est pas le médicament - c’est l’allergie elle-même. Un nez bouché oblige à respirer par la bouche, ce qui réduit l’humidification et le réchauffement de l’air entrant. Cela irrite les voies respiratoires, déclenche des spasmes bronchiques légers, et augmente la sensation de dyspnée (essoufflement) même à faible intensité.

Une étude de l’Université de Californie en 2022 a montré que les coureurs avec rhinite allergique non traitée avaient une endurance réduite de 18 % par rapport à leurs pairs non allergiques, malgré des niveaux de condition physique identiques. Lorsqu’ils ont commencé à utiliser un spray nasal à base d’azelastine, leur temps sur 5 km s’est amélioré de 7 % en moyenne - sans changement dans leur entraînement.

En clair : l’azelastine ne diminue pas votre performance. Elle la rend possible. Sans elle, votre corps doit lutter contre une inflammation constante dans les voies respiratoires. Avec elle, il peut se concentrer sur ce qu’il fait de mieux : bouger.

Un cycliste sur une montagne, avec des voies nasales transparentes comparant obstruction et clarté respiratoire.

Les effets secondaires réels - et ce qu’on ne vous dit pas

Il existe des effets secondaires, mais ils sont rares et généralement bénins. Le plus fréquent ? Un goût amer après utilisation du spray nasal. C’est désagréable, mais pas dangereux. Certains utilisateurs rapportent une légère sécheresse nasale ou un saignement de nez ponctuel, surtout si le spray est mal dirigé.

Un petit nombre de personnes (moins de 2 %) déclarent une légère somnolence. Mais quand on creuse, ces cas sont souvent liés à une surdose (plus de 4 pulvérisations par jour), à une utilisation prolongée sans suivi, ou à une interaction avec d’autres médicaments comme les anxiolytiques ou les antidouleurs opioïdes. À la dose standard, l’azelastine ne provoque pas de somnolence chez la majorité des utilisateurs - y compris les sportifs.

Un autre mythe : l’azelastine déshydraterait le corps. C’est faux. Il n’a aucun effet diurétique ni sur la régulation de l’eau. La déshydratation pendant l’exercice vient de la transpiration, de la chaleur, ou d’une mauvaise hydratation - pas d’un spray nasal.

Comment l’utiliser pour maximiser vos performances

Pour que l’azelastine travaille à fond sans nuire à votre entraînement, voici comment l’employer correctement :

  1. Commencez 3 à 5 jours avant l’effort intense : les effets ne sont pas immédiats. Il faut du temps pour réduire l’inflammation muqueuse.
  2. Utilisez-le le matin : si vous vous entraînez tôt, appliquez le spray après votre réveil, avant le petit-déjeuner. Cela permet une couverture optimale pendant la journée.
  3. Ne le partagez pas : les sprays nasaux peuvent transmettre des virus ou des bactéries. Un nez infecté est pire qu’un nez allergique.
  4. Nettoyez la pompe chaque semaine : une pompe bouchée ou contaminée réduit l’efficacité. Rincez-la à l’eau tiède et laissez-la sécher à l’air libre.
  5. Évitez de le pulvériser vers la cloison nasale : visez l’extérieur du nez, vers l’oreille. Cela réduit les risques de saignement et améliore la distribution du produit.

Si vous avez des allergies sévères, associez l’azelastine à un nettoyage nasal quotidien avec une solution saline. Cela élimine les pollens et les allergènes en suspension, et augmente l’efficacité du médicament jusqu’à 40 % selon une méta-analyse de 2024.

Trois athlètes dans un pré alpin, des spirales dorées émanent de leurs sprays nasaux, symbolisant une respiration optimale.

Comparaison avec d’autres traitements

Pourquoi choisir l’azelastine plutôt qu’un autre antihistaminique ou un corticoïde nasal ? Voici une comparaison simple :

Comparaison des traitements nasaux pour sportifs allergiques
Traitement Effet sur la performance Somnolence Temps d’action Effets secondaires courants
Azelastine Neutre ou positif Très faible 15 à 30 minutes Goût amer, sécheresse nasale
Corticoïdes nasaux (ex. fluticasone) Neutre Très faible 2 à 7 jours Saignement, irritation
Antihistaminiques oraux (ex. loratadine) Neutre Faible à modérée 1 à 3 heures Bouche sèche, fatigue
Antihistaminiques anciens (ex. chlorophéniramine) Négatif Élevée 30 minutes Somnolence, vertiges

Les corticoïdes sont plus puissants pour réduire l’inflammation à long terme, mais ils prennent plusieurs jours pour agir - donc pas idéaux avant une compétition soudaine. Les antihistaminiques oraux peuvent être efficaces, mais ils traversent la barrière cérébrale plus facilement. L’azelastine est le meilleur compromis : rapide, ciblé, et peu d’effets sur le cerveau.

Et si vous êtes un athlète de haut niveau ?

Vous vous demandez peut-être : est-ce que l’azelastine est autorisé par l’AMA (Agence mondiale antidopage) ? Oui. Elle n’est pas sur la liste des substances interdites depuis 2018. L’AMA l’a examinée en détail et a conclu qu’elle n’améliore pas les performances au-delà du retour à un état normal. Autrement dit, elle ne vous rend pas plus fort - elle vous rend simplement capable de faire ce que vous faisiez avant vos allergies.

Des équipes professionnelles de cyclisme, de triathlon et d’athlétisme en France et en Suisse utilisent désormais l’azelastine comme partie standard de leur protocole de gestion des allergies. Pas parce qu’elle donne un avantage, mais parce qu’elle élimine un frein.

Conclusion : un outil, pas un danger

L’azelastine n’est pas un stimulant. Elle n’est pas un dopant. Elle n’est pas un coup de pouce magique. Mais elle est un outil essentiel pour les sportifs allergiques. Ce n’est pas la performance qui est altérée par l’azelastine - c’est la qualité de votre respiration. Et quand vous respirez bien, vous pouvez aller plus loin, plus vite, plus longtemps.

Si vous avez des allergies et que vous vous entraînez, ne laissez pas les symptômes vous limiter. Parlez-en à votre médecin, testez l’azelastine, et observez comment votre corps réagit. Beaucoup de sportifs ne savent pas qu’ils pourraient performer mieux - simplement parce qu’ils n’ont jamais traité leur nez bouché comme un vrai problème d’entraînement.

L’azelastine peut-elle causer une somnolence pendant l’exercice ?

À la dose recommandée, l’azelastine ne provoque pas de somnolence chez la majorité des utilisateurs. Des études cliniques sur des sportifs n’ont pas trouvé de baisse de vigilance ou de performance liée à son usage. Les cas de fatigue sont rares et généralement dus à une surdose, à une interaction avec d’autres médicaments, ou à une mauvaise technique d’application.

Est-ce que l’azelastine est autorisée pour les athlètes de haut niveau ?

Oui. L’azelastine n’est pas listée comme substance interdite par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Elle a été réévaluée en 2018 et considérée comme un traitement légal pour les allergies, car elle ne procure aucun avantage physiologique au-delà du soulagement des symptômes.

Faut-il prendre l’azelastine avant ou après l’entraînement ?

Il est préférable de l’utiliser le matin, 30 minutes avant de commencer votre activité physique. Cela permet au médicament d’agir pleinement pendant la séance. Si vous avez des allergies saisonnières, commencez le traitement 3 à 5 jours avant un effort intense pour maximiser son effet anti-inflammatoire.

L’azelastine affecte-t-elle la récupération après l’exercice ?

Aucune étude n’a montré d’effet négatif sur la récupération. Au contraire, en réduisant l’inflammation nasale et les troubles du sommeil liés aux allergies (comme les réveils nocturnes à cause du nez bouché), l’azelastine peut améliorer la qualité du repos, ce qui favorise une meilleure récupération.

Puis-je combiner l’azelastine avec d’autres médicaments pour les allergies ?

Oui, mais avec prudence. L’azelastine peut être associée à un nettoyage nasal salin ou à un antihistaminique oral de deuxième génération (comme la loratadine). Évitez de combiner avec des antihistaminiques de première génération (comme la chlorophéniramine) ou des somnifères, car cela augmente le risque de somnolence. Consultez toujours un professionnel de santé avant d’associer des traitements.